Aller, je ne vais pas m’excuser à chaque fois de ne pas avoir écrit dans les 6 derniers mois.
D’abord, je n’ai pas le temps.
Pis je ne pense pas trop à ce blog
Mais surtout, je ne sais pas du tout ce que je pourrais vous écrire d’intéressant.
M’enfin bon, comme je suis présentement bloquée dans un concours de tir à l’arc et que ça fait maintenant 7h que je suis dans les gradins, allons-y pour un petit texte. Que je vais intituler :
Expression écrite: timing et nouvelles technologies
Faire écrire des textes aux élèves, vous me direz que tout le monde fait ça et sans doute depuis la création même de l’instruction publique au temps de Jules César (j’en sais rien si c’est historiquement vrai, mais ça fait bien)
Et pourtant, quand on lit les textes (je viens de corriger des partiels de L3), on se dit que bon.. y’a quand même des choses qui devraient être acquises et qui ne le sont pas..
J’ai fait le même constat avec mes propres élèves, que je suis pourtant pendant 3 ans, et qui continuaient de m’écrire des textes avec toujours les mêmes erreurs de conjugaison, de syntaxe, de ponctuation, et une logique parfois floue.
Donc quand on fait ce constat, de deux choses l’une : soit on se dit « mais bon sang ils ne foutent rien » soit on se dit « bon. Reflechissons. Changeons »
Vous aurez compris que je suis plutôt de ce côté là.
J’ai la chance d’avoir 9 tablettes et 4 PC dans ma salle. Au lycée, on peut aussi les autoriser à utiliser leur propre matériel. Et donc depuis 3 ou 4 ans, j’incite fortement les élèves à écrire, beaucoup, mais en version numérique. Si possible en ligne. Et je leur demande de partager leur doc avec moi. Oui, ok, les GAFA c’est le mal.. en attendant, c’est pratique, efficace et rapide. Et la plupart ne m’ont pas attendue pour avoir une adresse gmail. Je prends aussi framapad, le pad de l’ENT, ou un simple .odt Peu importe, pas sectaire la fille.
Je lis leur texte et commente grâce à la fonction commentaire des logiciels ou sites pré-cités. En seconde, surtout le lexique et la structure de la phrase. Ensuite j’ajoute le contenu, qui doit en terminal devenir vraiment reflexif, logique. J’utilise en 1ere lecture des codes tels que «lex», «tense», «conj», voire «??» quand vraiment je ne comprends pas.
Les élèves doivent faire les modifications, qui me sont notifiées. S’ils ne parviennent pas à corriger, j’ajoute la règle en commentaire lors de la 2eme lecture: «attention, adj devant le nom», «date passée dans la phrase= simple past» En terminale, tout ceci est en anglais.
Si après 2eme correction ils ne savent toujours pas, je donne la solution et inscrit en fin de page le point à apprendre. Ils doivent répertorier cette mention et lors des ateliers de fin de période (vous savez, cette heure dont on ne sait que faire juste avant les vacances), ils ont déjà leur to-do-list.
On peut bien sûr évaluer ces écrits: ou bien la dernière version, ou bien la première puis la dernière. Une fois bien autonome et rodés sur la méthode, je les laisse libres: parfois je leur dis que je noterai la version à telle date (un peu éloignée, faut laisser le temps des aller-retour. Disons 2 semaines). Il arrive que certains aient la flemme de bosser et en restent à la version 01. Ok, c’est leur problème. Mais rapidement ils comprennent l’interêt de retravailler leurs écrits.
Bon, mon propos n’est pas de les évaluer (pis crotte, ras-le-bol de cette société où il faut tout évaluer tout le temps !): l’idée c’est surtout de leur permettre entrainement et progression. Et ils jouent pas mal le jeu.
Et tout ça, on ne peut pas le faire sur papier ou sinon ça devient vite le bordel, et en plus faut les voir, qu’ils rendent le truc, qu’on leur re-rende, et ainsi de suite..
(Z’avez-vu? Je retombe sur mes pieds «Timing et nouvelles technologies»)
Alors, oui, bon, vous allez dire «mais ça va pas, ça prend un temps fou!! Faut relire 3 fois le même texte!!»
J’ai envie de vous dire: «c’est quoi notre métier? Evaluer un truc qu’ils vont au mieux coller dans le cahier, au pire jeter au feu, et on passe à autre chose?» Je lis certes plusieurs fois le même texte, mais j’ai la satisfaction de les voir progresser, vraiment bosser, et surtout comprendre la raison pour laquelle on leur demande du travail, au lieu d’un simple commentaire «c’est bien, mais faudra revoir le conditionnel et la ponctuation du dialogue».
Enfin ici ça marche..